RADIOFRÉQUENCE ET CELLULITE
Les techniques se succèdent en esthétique et notamment dans le domaine des traitements de la cellulite, certaines semblent plus prometteuses que d’autres dont les Radiofréquences (RF) qui sont de plus en plus prégnantes dans notre pratique car elles allient l’aspect non invasif (ne nécessite aucune injection), l’absence de douleur, d’effets secondaires sérieux. En outre, nous assistons à une amélioration nette de leur efficacité grâce au progrès des performances techniques physiques.
LE PRINCIPE
Les Radiofréquences sont des ondes électromagnétiques diffusées par une tête composée de pôles. Le nombre et la distance entre les pôles est important car la quantité, la profondeur et la répartition de la chaleur en dépendent. La profondeur de pénétration est de l’ordre de la moitié de l’espace entre les pôles d’émission. Elle se situe en moyenne entre 5 et 20 mm pour les bi et tripolaires et 30 mm pour les hexa et octopolaires. Les monopolaires peuvent atteindre des profondeurs importantes et sont considérées maintenant comme pouvant être potentiellement dangereuses. Les changements extrêmement rapides de polarité vont engendrer un mouvement des molécules qui, par friction et collision, vont transformer l’énergie consommée en chaleur. Plus le nombre de pôles est important, plus la répartition de chaleur est homogène avec une diminution du risque de brûlure.
LE MODE D’ACTION
En pratique, la RF permet donc de chauffer les faces profondes du derme et de l’hypoderme sans pour autant chauffer la superficie avec les risques de brûlures de l’épiderme entre autre. Cette température crée sera le primum movens du traitement : elle peut rester à une température de l’ordre de 45°C (stimulation des fibroblastes) ou se rapprocher des 60°C en profondeur (ce qui permet de détruire les parois des adipocytes : lipoclasie) et alors la température cutanée externe ne devra pas dépasser 42°C, ce qui sera contrôlé continuellement à l’aide d’une caméra thermique. La chaleur, à moins de 60°C, va agir sur l’hypoderme (la graisse) en générant une véritable lipolyse (rupture dans les molécules de triglycérides des liaisons des acides gras au radical glycérol) sans véritable destruction des parois membranaires.
Elle va par ailleurs permettre de retendre la peau en stimulant les fibroblastes synthétiseur de collagène et d’élastine et également faire rétracter les fibres de collagène. On aura ainsi un effet immédiat tenseur et un effet plus important au long cours 3 mois après le début des séances. On rappelle que la lipolyse est le phénomène de dégradation des lipides contenu dans les vacuoles des adipocytes avec le plus souvent diminution du diamètre de l’adipocyte (effet plus transitoire) alors que l’adipocytolyse ou lipoclasie est le phénomène de destruction des adipocytes (effet définitif). Au-delà de 60°C, on assiste à une véritable lipoclasie (rupture membranaire). Cette température peut être atteinte lorsque l’on stimule par les RF plusieurs minutes les zones traitées comme l’a démontré l’étude de M Trelles et S Mordon (3) qui objective bien cette rupture membranaire des adipocytes par l’action des RF. Pour le matériel pluripolaire, le temps est de l’ordre de 3 mn.
PROTOCOLE :
Pour les Radiofréquences seules : 8 à 10 séances espacées d’une semaine maximum en début de traitement, puis espacées de 15 jours maximum
Pour l’association Radiofréquences et carboxytherapie, il faut 6 séances, puis on fait un point pour évaluer s’il faut faire 1 ou 2 séances supplémentaires. On aura l’effet immédiat avec le shrinkage du collagène et la lipoclasie alors que l’effet retard de néocollagènose ne peut pas être effective avant le délai de 90 jours.
DEROULEMENT D’UNE SEANCE :
On applique un gel de glycérine qui va maintenir une chaleur très homogène. La tête d’émission des radiofréquences va passer et repasser sur la zone à traiter afin de faire monter la température externe entre 39 et 42°C et la maintenir tout au long de la séance.
Puis la séance se poursuit avec la carboxythérapie : l’injection de gaz carbonique va booster certaines cellules du derme augmentant la production de collagène et de fibres élastiques. Son objectif est de casser la fibrose
CONTRE-INDICATIONS :
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Grossesse
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Pacemakers ou implants électroniques
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Cancer de la peau
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Infections virales ou bactériennes
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Epilepsie
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Maladies auto immunes
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Isotrétinoine (roaccutane®) dans les 12 derniers mois
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Lésion cutanée infectieuse
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Radiothérapie
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Cicatrices chéloïdes
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Eviter de passer sur les zones présentant des antécédents d’herpes
Les Radiofréquences ont, dans les publications récentes et les congrès internationaux, le vent en poupe car elles répondent aux orientations actuelles des techniques médicales esthétiques à savoir l’efficacité liée à l’aspect non invasif. De plus, bien qu’elles n’améliorent pas le relâchement cutané comme le fait la chirurgie plastique, les RF ont l’avantage d’éviter de longues phases d’éviction sociale ainsi que les complications éventuelles liées à la chirurgie. Les RF ont également l’avantage de ne pas engendrer d’effet secondaire sérieux et de douleurs.